LA SÉCHERESSE EST TOUJOURS D’ACTUALITÉ

Le volume d’eau restant dans les barrages ne garantit que 90 jours sans coupure

Malgré les pluies annoncées cette semaine il est important de maintenir nos efforts sur les économies d’eau. Le volume d’eau disponible aujourd’hui dans nos 3 barrages est de seulement 90 Jours. Passer cette date des coupures ne sont pas à exclure s’il ne pleut pas.

 

 

SE PRÉPARER POUR LES ANNÉES À VENIR

Si cette année est considérée aujourd’hui comme exceptionnelle nous devons nous préparer à une répétition plus fréquente de ces années de sécheresse. Après un hiver et un printemps déficitaires en pluie nous avons donc mis en place un suivi attentif de nos barrages, de nos forages et des consommations en eau potable.

Depuis cet été un comité de gestion de la ressource en eau se réunit tous les 15 jours au niveau départemental. Ce comité est composé du Préfet ou de son représentant, des syndicats de producteurs d’eau potable, des représentants du monde agricole, des industriels, des consommateurs ain­si que des différents services de l’état et de la sécurité civile.

Les interconnexions entre les territoires bretilliens permettent d’optimiser la gestion de la ressource au niveau départemental. La solidarité entre les territoires fonctionne. Ainsi le territoire du syndicat d’Eau de Portes de Bretagne importe depuis le bassin rennais 7000 m3/jour. Cet import permet de soulager le barrage de la Vallière avec une usine de la Billerie qui fonctionne à 1/3 de sa capacité seulement.

L’aqueduc Vilaine Atlantique, long de 59 km, reliant le barrage d’Arzal (Morbihan) et l’usine d’eau potable de Villejean, à Rennes (Ille-et-Vilaine), sera mis en service début 2024 pour renforcer l’approvisionne­ment en eau potable du département et donc sécuriser également notre territoire.

Habituellement le débit de la Vilaine à Châteaubourg est de 1000 L. /sec. Il est actuellement de 500 L. /sec. Nous avons également en lien avec les services de l’Etat revu les débits des cours d’eau soutenus par nos 3 barrages (Hauts de Vilaine, Vallière et Cantache).

Comme indiqué par la courbe ci-dessous, le volume total d’eau en stock dans les 3 retenues de Valière, Haute Vilaine et Cantache est inférieur à 50 % de la capacité de stockage. Une partie du volume en stock (environ 3 millions de m3) n’est pas mobilisable pour l’eau potable car trop chargé en vase. Ainsi, au 26 septembre, le volume effectivement disponible était d’environ 6 millions de m3.

 

 

UN EFFORT COLLECTIF

Sensibiliser et mobiliser les gros consommateurs

En parallèle de ces actions nous cherchons à inciter les consommateurs à réduire leur consom­mation en eau potable. La consommation des gros consommateurs représente 4 millions de m3/an sur notre territoire. Nous avons mis en place un suivi quotidien de la consommation des gros consommateurs (consommation > 30 000 m3/an). Ce suivi est particulièrement renforcé au niveau des industriels agro-alimentaires. Un plan d’action a été demandé et des contrôles ont été réalisés par les services de L’Etat. Nous constatons une baisse de l’ordre de 10% sur nos gros consommateurs. Cependant l’impact sur le monde agricole doit être considéré dans nos arbitrages avec les industriels (collecte du lait ou des pommes par exemple).

Nous travaillons désormais avec les industriels sur des plans à moyen et long terme afin de pérenniser dans le temps la baisse des consom­mations. Des évolutions réglementaires et des investissements dans des procédés de réutilisation des eaux usées devraient nous aider dans l’atteinte de nos objectifs. Cet accompagnement des industriels se fait en partenariat avec la CCI et l’agence de l’eau. Une baisse de 10 à 20 % des gros consommateurs peut nous permettre d’économiser entre 400 000 et 800 000m3 par an. L’ensemble des acteurs est donc mobilisé sur cet enjeu. Plusieurs investissements sont déjà planifiés.

Informer et alerter les particuliers

Si les industriels représentent une part non négligeable, il ne faut pas oublier qu’à l’échelle départe­mentale 75% des volumes consommés le sont par des particuliers.

Nous utilisons donc les outils numériques (SMS et mails) pour sensibiliser en direct nos abonnés. De plus de nombreux articles de presse sont parus cet été en lien avec les services de l’état et le Syndicat départemental (SMG35) pour rappeler la situation de sécheresse qui concerne l’ensemble du départe­ment. Les communes ont relayé via leurs supports de communication les arrêtés sécheresses.

Nous tenons à rappeler d’ailleurs que cet arrêté sécheresse est toujours en cours.

 

 

ÉCONOMISER 1 MILLION DE M3 D’EAU D’ICI 2030

Enfin la structuration récente (2020) du syndicat des Eaux des Portes de Bretagne (ex Symeval) permet désormais une accélération des programmes de renouvellement de réseau ainsi que la pose de compteurs de sectorisation. Le rendement de réseau atteint aujourd’hui 91,3 %, ce qui est déjà satisfaisant. La diminution des fuites devrait nous permettre d’économiser entre 200 000 et 400 000 m3 dans les années à venir.

Nous devons par ailleurs accompagner les évolutions du monde agricole pour anticiper les évolutions de consommation. Va-t-on vers une baisse structurelle de l’élevage ? Si oui vers quel modèle agricole se dirige-t-on et donc vers quelle consommation d’eau ?

Les actions décrites ci-dessus ont pour objectif d’ici 2030 d’économiser 1 million de m3 par an et nous permettre de faire face aux enjeux du changement climatique ainsi qu’au développement maî­trisé de notre territoire. C’est le sens de l’engagement des élus et des services du syndicat d’Eau de Portes de Bretagne.